Noël : Tous les ans ces parents qui mentent à leurs enfants

C’est une question que je me pose tous les ans avec une certaine amertume : Pourquoi est-ce que je mens à mes enfants en leur faisant croire au Père Noël ?
C’est probablement le plus gros mensonge de l’humanité que l’on s’acharne avec des efforts parfois démesurés à entretenir le plus longtemps possible; faire croire au Père Noël… Mais pourquoi ?!

Tout commence aux alentours d’Octobre/Novembre quand les premiers catalogues et publicités pour des jouets sont diffusés. Le gamin demande gentiment quand il pourra écrire sa lettre au « Père Noël », lettre que vous ferez avec lui, qu’il  en enverra par la poste avec l’espoir que ce vieux monsieur à la barbe blanche réponde ou entende sa demande.
Puis vient le jour J (24 au soir ou 25 matin selon les familles), les parents claqués d’un repas gargantuesque et des invités à gérer, doivent se dépêcher de planquer les cadeaux sous le sapin jusqu’à l’arrivée des « monstres » qui se jettera avec avidité dessus…

Pourquoi mentons-nous à propos du Père Noël ?
Pourquoi n’assumons-nous pas le fait d’être ce « bienfaiteur » récompensant les enfants sages ?

La magie

Les enfants (purs et naïfs qu’ils sont) peuvent encore croire à la magie (au surnaturel) et pourquoi pas au fait qu’un vieux bonhomme habillé de rouge descende par la cheminée (ou autre si t’es au 4è étage d’un appart) pour t’offrir des cadeaux (qui étrangement sont disponible au magasin de jouet de ton quartier).

Le fait de pouvoir croire et de faire croire à cette « magie » permet aussi aux parents d’échapper à la réalité ne serait-ce qu’un instant.

Voir le sourire de ses enfants remerciant un être imaginaire n’est ni une moquerie ni du sadisme intellectuel. Non, c’est le fait de profiter d’un instant de (semblant) de magie. Comme pour les spectacles de prestidigitation, c’est le fait de se dire « il y a un truc » qui ruine la magie. En tant qu’adultes, nous sommes « impressionnés » mais pas « émerveillés ». Le Père Noël apporte ce petit brin de magie que nous parents produisons le temps de quelques années.

Le contre coup

« Le plus dur sera la chute » et malheureusement ce proverbe est vrai pour nos chérubins. Souvenez-vous le moment où vous avez appris que le Père Noël n’existait pas, ne vous êtes-vous pas senti trahi, n’avez-vous pas eu ce sentiment que l’on vous avait menti, que vos parents vous avaient menti pendant des années ?

Ce moment est un crève-cœur que je ne souhaite à personne et pourtant on le reproduit avec tous nos enfants en nous complaisant dans notre mensonge.
Mon fils croit encore au Père Noël et j’appréhende déjà le jour où…. Il découvrira que je lui ai menti durant toutes ces années. Le bonheur engendré par ce mensonge vaut-il la peine ? Compense-t-il la tristesse du jour où il apprendra la vérité ?

Je le pense… mais chaque Noël je me dis que « il le découvrira bientôt » et je sais que ce jour il me détestera…